Exposition : Habiter le campement à la cité de l’architecture

Exposition : Habiter le campement à la cité de l’architecture

Par 25ansbidonvilles.org, 8 août 2016

Nomades, voyageurs, infortunés, exilés, conquérants, contestataires. Cette exposition identifie 6 manières d’habiter le campement, que cette situation soit volontaire ou non. Fiona Meadows, commissaire de l’exposition, explique que cette typologie « s’intéresse moins aux formes matérielles du campement qu’aux manières de l’investir, de l’habiter, de le subir, de le transformer. »

Vue de l’exposition « Habiter le campement » © Cité de l’architecture et du patrimoine

Cette exposition présente de nombreuses photos de différentes camps à travers le monde.  Chaque situation interpelle sur l’utilisation du campement : volontaire ou subi, temporaire ou se prolongeant sur le long terme. Se dessine alors la diversité des personnes sur les camps: nomades, touristes, militaires mais encore festivaliers et exilés. L’exposition questionne le rapport à l’abri et à la temporalité, mais également à l’étranger et à la mobilité, comme le souligne Michel Agier, anthropologue.

Cependant, ce parti pris de réunir des situations aussi variées pose également certaines questions. Nous vous invitons à lire à ce sujet l’article de David Frati, « Figer l’instable : l’habitat des migrants exposé« . Il y souligne que bien que si l’exposition réussit à présenter la dualité des camps, comme outil d’exploration ou terrain d’exclusion, elle ne rend pas suffisamment compte des différences de situation et de la question de l’exclusion sociale. Il note aussi que la temporalité du camp – construction, destruction – n’est pas abordée.

Reprenant les termes de Michel Agier, il évoque un « présent qui dure ». La conclusion de son propos fait écho à la campagne 25 ans de bidonville :  il convient aujourd’hui « de documenter et d’archiver (ce présent qui dure) pour rompre avec cette perception temporaire du camp. Alors l’encampement cesserait d’être pour ses habitants synonyme de disparition du champ social. Bien que cette initiative puisse être très intéressante, et même salutaire, une question aussi importante, pourtant bien connue du comité scientifique (de l’exposition), que celle du rapport de ces camps à l’État y est occultée. »

Jusqu’au 29 août 2016 à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

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